Chaque année, des milliers de personnes qui n’arrivent pas à concrétiser leur désir d’avoir un enfant choisissent de faire appel à la procréation médicale assistée (PMA).

Selon la méthode appliquée, l’intervention des médecins est plus ou moins nécessaire. La PMA continue d’évoluer et d’améliorer ses chances d’avoir un enfant, sans toujours savoir les conséquences sur la qualité de vie des enfants qui naissent ainsi. Cette intervention des spécialistes de la santé dans un mécanisme jusqu’alors naturel a conduit les gouvernements à légiférer et les religions à communiquer leur position.

La PMA est-elle une garantie de succès pour la naissance d’un enfant ?

Les techniques de la PMA

Lorsqu’un couple ou une personne seule rencontre des difficultés à avoir un bébé par un processus naturel, il est fréquent que le médecin soit consulté. Après avoir réalisé des examens approfondis diagnostiquant une infertilité ou une stérilité, le médecin et ses patients évoqueront la possibilité d’une procréation médicale assistée (PMA) personnalisée qui s’adapte à la situation.

La stimulation ovarienne

Traitement médicamenteux hormonal qui se base sur les cycles menstruels et améliore la qualité et/ou la quantité d’ovocytes. La méthode de la stimulation ovarienne s’accompagne d’un monitorage qui définit la période des rapports sexuels et un suivi continu durant tout le cycle.

L’insémination artificielle

Traitement proposé aux hommes dont le sperme présente des anomalies modérées et aux femmes dont le col de l’utérus ou la glaire sécrétée interfère avec le passage des spermatozoïdes.

L’homme se masturbe pour libérer une éjaculation qui est immédiatement récupérée et conservée par le personnel médical.

Une injection d’hormone HCG déclenche l’ovulation de la femme; 35 et 40 heures après cette injection, le sperme de l’homme est introduit dans le col de l’utérus au moyen d’un cathéter souple et fin. Puis le cathéter est délicatement retiré alors que les spermatozoïdes remontent naturellement vers les trompes. Cette insémination est indolore, elle ne nécessite pas d’hospitalisation. Elle est qualifiée d’in vivo puisqu’elle se passe à l’intérieur du corps de la femme. Si le sperme de l’homme n’est pas apte à la procréation, le sperme d’un donneur peut être utilisé. Le sperme peut-être frais ou congelé.

La fécondation in vitro (FIV)

Traitement qui se décline de 3 manières différentes.

Lors d’une FIV classique, des ovocytes sont prélevés dans les follicules puis ils sont mis en présence des spermatozoïdes. La fécondation se produit à l’extérieur du corps. 2 à 6 jours plus tard, 1 à 2 œufs sont implantés directement dans l’utérus.

Les deux variantes suivantes utilisent le même procédé :

La FIV avec micro-injection intracytoplasmique (ICSI) de spermatozoïde ; elle consiste à injecter directement un seul spermatozoïde dans chaque ovule ;

La micro-injection intracytoplasmique de spermatozoïde sélectionné inclut une sélection très pointue pour déterminer le seul spermatozoïde qui sera utilisé.

La législation et la position des religions

La législation

En France, l’assistance médicale à la procréation (ou PMA) est définie par l’article L.2141-1 et elle est encadrée par la loi bioéthique n° 2004-800 du 6 août 1944 (révisée le 7 juillet 2011). Les grands principes établissent que la PMA est indiquée pour un couple hétérosexuel souffrant d’une infertilité ou pour éviter la transmission d’une maladie grave.

Le couple doit donc être en âge de procréer et la femme ne peut avoir plus de 43 ans. Il est interdit de faire appel à une mère porteuse et la PMA est actuellement interdite aux couples homosexuels. Il est accepté de congeler et de faire don du sperme, de l’ovule/de l’ovaire et de l’embryon. Le couple receveur est régi par les règles classiques de la filiation.

La position des religions

Le Protestantisme est la religion la plus ouverte puisqu’il reconnait la PMA s’il n’y a pas d’intérêt financier en jeu.

Le Judaïsme et l’Islam sont très permissifs et ils acceptent les principes de la PMA (sauf le don de sperme, qui s’apparente alors à de l’adultère).

Le Catholicisme s’oppose à la procréation médicale assistée sous toutes ses formes qui est jugée contraire à la volonté de Dieu et les catholiques conseillent l’adoption aux couples souffrant d’infertilité.

Les chiffres de la PMA

En juin 2011, l’Institut de Veille Sanitaire – qui est placé sous la tutelle du Ministère chargé de la Santé – publiait sur son site les résultats d’une grande enquête sur le projet parental et plus spécifiquement sur la procréation médicalement assistée (PMA).

En 2008, sur 121 515 traitements pratiqués, il y a eu 17 853 accouchements (soit 14.7 % de réussite) qui ont permis la naissance de 20 136 enfants (soit 2.4 % des naissances totales en France en 2008).

  • 13 612 enfants sont issus d’une FIV,
  • 5 138 d’une insémination,
  • 145 sont nés après un don d’ovocytes,
  • 1 055 après un don de sperme,
  • 16 des suites d’un don d’embryon.

41 % des couples qui commencent un traitement par FIV ont un enfant. Sur les 59 % restant, la moitié reste sans enfant et l’autre moitié adopte, conçoit naturellement ou à l’issue d’un autre traitement.