Lorsqu’on me parle de stimulation ovarienne, l’image me vient d’une infirmière en train de me masser vigoureusement les ovaires comme un coach masserait un boxeur avant un combat. Evidemment, dans les faits, cela ne se passe pas exactement ainsi.

La stimulation ovarienne est un acte commun de gynécologie, pratiqué seul comme première approche contre l’infertilité, ou combiné à une insémination artificielle (IA) ou à la fécondation in vitro (FIV).

Pourquoi stimuler les ovaires ?

Les hormones régulent le cycle féminin et sont libérées sur trois niveaux. L’hypothalamus sécrète la GnRH qui va influer sur la production de gonadotrophines (les hormones LH et FSH), qui agissent sur la sécrétion des hormones sexuelles (estrogène et progestérone) au niveau des ovaires. Ces hormones sexuelles, à leur tour, freinent la production de GnRH et de gonadotrophines.

Lors d’un cycle menstruel classique, un follicule va arriver à maturation et expulser un ovocyte. Parfois, lors de certains soucis de fertilité, le corps a besoin d’un peu d’aide pour réaliser ce phénomène.

Etant une première étape dans le combat contre l’infertilité féminine, la stimulation ovarienne s’adresse à toutes les femmes ayant une absence ou une anomalie d’ovulation.

On effectue également une stimulation ovarienne lorsqu’on veut procéder à une FIV de manière à obtenir plusieurs ovocytes en un cycle.

Quels examens pratiquer ?

Pour savoir si on est concerné par ce problème, il y a des tests à effectuer. Votre gynécologue vous proposera, dans un premier temps, un entretien et un examen clinique approfondis.

Ensuite, il vous demandera de prendre votre température (courbe de température ovulation) chaque matin et ce pendant plusieurs cycles, afin de savoir à quel jour du cycle vous ovulez (calculer votre date ovulation).

La prochaine étape sera de faire des prises de sang qui permettront de doser les différentes hormones de l’ovulation. Enfin, vous ferez une échographie pelvienne.

Grâce à tous ces éléments, votre médecin pourra vous indiquer un traitement de stimulation ovarienne.

Quels sont les traitements ?

Il existe trois types de traitements.

Traitement à base de citrate de clomifène

Il s’agit d’un antiestrogène qui, en se fixant sur les capteurs de l’hypothalamus et de l’hypophyse, évitent que ceux-ci ne freinent la production de gonadotrophines. Ce traitement à prendre par voie orale peut être prescrit par tous les médecins.

Il existe un risque d’hyperstimulation ovarienne et de grossesse multiple relativement faible. La surveillance n’est pas très étroite. Les fausses-couches et grossesses extra-utérines sont légèrement plus fréquentes que lors d’une grossesse spontanée.

C’est souvent le premier traitement qu’on propose en termes de stimulation ovarienne, sur plusieurs cycles, à condition qu’il y ait bien sécrétion d’estrogènes et que l’hypophyse remplisse son rôle. Si une grossesse n’est pas survenue sur cette période, on pourra entreprendre d’autres traitements.

Traitement à base de gonadotrophines

En effet, il existe un deuxième traitement qui consiste à administrer des gonadotrophines qui agiront directement sur les ovaires. Ce traitement est prescrit d’emblée lorsqu’une femme a une absence d’ovulation due à un problème de l’hypothalamus ou de l’hypophyse. Il est également utilisé lors de fécondation in vitro (FIV) ou d’insémination artificielle (IA).

On le sait plus efficace que le traitement à base de citrate de clomifène mais il présente plus de risques d’hyperstimulation ovarienne et de grossesse multiple. Une surveillance étroite s’impose à travers des échographies de contrôle et des dosages d’estradiol. Ceux-ci permettent d’adapter le traitement spécifiquement à chaque patiente.

Lorsque l’échographie confirme la présence d’un, voire deux follicules arrivés à maturation, on va déclencher l’ovulation avec la gonadotrophine HCG.

Les risques de fausse couche sont un peu plus élevés ici aussi.

Traitement à base de GnRH

Enfin, un troisième traitement existe pour les femmes qui ont une absence d’ovulation due à un problème hypothalamique. Il s’agit de porter une micro pompe pendant quelques semaines, qui va régulièrement injecter de la GnRH pour imiter le comportement de l’hypothalamus. On arrive ainsi à rétablir des cycles presque physiologiques.

On bénéficie également de très faibles risques d’hyperstimulation ovarienne.

Quels sont les risques et les recommandations ?

En termes d’effets indésirables, le traitement à base de citrate de clomifène peut causer des troubles :

  • de la vue,
  • maux de tête,
  • troubles digestifs,
  • nausées.

Puis, le traitement de gonadotrophines, lui, peut être à l’origine de :

  • sensations de lourdeur des jambes,
  • pesanteur au niveau du bas-ventre,
  • une légère prise de poids
  • troubles de la digestion.

Nous avons vu des risques un peu plus élevés de fausse couche ou de grossesse extra-utérine.

Une surveillance est nécessaire pour éviter l’hyperstimulation ovarienne. En effet, celle-ci cause un gonflement des ovaires, la présence de liquide dans la cavité abdominale et un risque de phlébite.

Le problème de grossesse multiple, outre la fatigue future des parents, est le risque de complications fœtales et néonatales.

Une exception s’applique au cas de la FIV, où on cherche, en effet, à recueillir plusieurs ovocytes afin d’obtenir plusieurs embryons.