Vous êtes enceinte, tout change.

Vous voilà responsable de la protection du petit embryon qui grandit dans votre ventre.

Vous, seule contre tous ses dangers qui peuvent être fatals. Attention aux virus, car des personnes de votre entourage peuvent être contagieuses. Vous pouvez être infectée sans développer de symptômes, alors que les microbes s’attaquent déjà à votre futur bébé.

Dans de nombreux cas, les soins classiques peuvent avoir des conséquences irréversibles pour lui.

Les cas d’infections sont très rares, par contre ils ont toutes les possibilités d’avoir des conséquences définitives. La meilleure protection reste la prévention.

Dès que le désir d’enfant prend forme dans votre couple, préparez votre grossesse et vérifiez votre période d’ovulation ; il faut réaliser un bilan médical préalable, avant de tenter d’être enceinte. L’un des objectifs principaux sera de mettre à jour l’ensemble de vos vaccins.

Tentons de mieux connaitre ses maladies et leurs impacts.

Les virus infectieux et leur transmission

Les agents infectieux peuvent être des virus, des bactéries ou un autre organisme. Ils peuvent atteindre l’embryon ou le fœtus par le sang de la mère qui traverse le placenta, ou par les voies génitales où ils se sont implantés, et où ils seront en contact avec le nouveau-né lors de l’accouchement.

Ils affectent souvent les sens (l’ouïe et la vue), le système nerveux (ce qui se traduit par des arriérations mentales), le cœur, et ils peuvent être mortels.

Les maladies virales

La varicelle
En France, 90% des femmes sont immunisées, et les risques de transmission sont minimes.

Chaque année 500 femmes enceintes contractent la maladie, parmi lesquelles une dizaine de cas auront des conséquences graves sur le fœtus.

Les 5 premiers mois de la grossesse sont les dangereux, ainsi que la période de l’accouchement (les 5 jours qui précèdent et les 2 jours qui suivent). Cette forme rare, appelée varicelle néonatale, génèrent une mortalité du nouveau-né de l’ordre de 20 à 30%.

La rubéole
Si la maman contracte la rubéole alors qu’elle est à moins de 12 semaines de grossesse, la maladie entraîne des malformations fœtales dans 80 à 100% des cas (le système nerveux, le cœur, les yeux ou l’oreille interne).

Le risque est maximal entre la 6ème et la 8ème semaine.

Après la 18ème semaine, le virus traverse le placenta ; il n’y a plus de risque de malformation, mais l’enfant peut naître avec une rubéole congénitale qui est une forme grave de la maladie.

La législation française oblige les jeunes filles à être vaccinées avant l’âge de la procréation.

Le cytomégalovirus (CMV)
En France, 60% des femmes sont immunisées.

Avant la grossesse, une femme peut demander à passer le test. Dans le cas où le résultat est négatif, il lui faudra suivre des règles d’hygiène très strictes (se brosser les mains régulièrement par exemple).

Les symptômes sont souvent invisibles pour la maman qui en est porteuse. Si elle atteinte par le virus, elle le transmet au fœtus dans 40% des cas.

La maladie comporte des risques de mort in utero et d’avortements naturels. Si la grossesse se poursuit, le bébé peut développer un retard psychomoteur important.

L’hépatite virale
L’hépatite B se transmet surtout au moment de l’accouchement (calculer sa date d’accouchement), lorsque le bébé s’engage dans l’utérus et le vagin.

L’enfant est vacciné au moment de sa naissance et l’allaitement est fortement déconseillé.

Si le virus est contracté lors de la grossesse, il existe un risque de mort in-utéro. L’hépatite A ne se transmet que rarement ; malgré tout, si le virus se développe chez la maman moins de deux semaines avant l’accouchement, le nouveau-né recevra un traitement d’urgence.

L’herpès
Les cas de transmission au nouveau-né sont rares, mais si elles se produisent, elles peuvent être mortelles dans 1 cas sur 2. Pour ceux qui survivent, la moitié sera affectée par des séquelles neurologiques.

Selon la période où l’infection se déclenche, les médecins proposeront de pratiquer une césarienne, pour éviter le contact du visage du bébé avec les parois génitales.

Le mégalérythème épidémique (parvovirus B19)
Ce virus (aussi surnommé la 5ème maladie) est présent dans moins de 1% des grossesses.

Il dure 5 jours et les risques de transmission au fœtus sont faibles. Il se transmet par le sang de la mère, celle-ci ne sent généralement pas grand-chose. Les globules rouges du fœtus sont détruits, ce qui entraîne parfois sa mort.

Le virus HIV (Sida)
Les femmes porteuses du virus HIV, font l’objet d’un suivi permanent. Les statistiques sont éloquentes.

Si la future maman a suivi un traitement préventif, les risques d’infection du nouveau-né sont inférieurs à 3%, en cas contraire la menace est supérieure à 15%.

65% des nouveau-nés contractent le virus au moment de l’accouchement ou dans les 2 mois qui le précèdent.

Les infections parasitaires et bactériennes

La toxoplasmose
En France, 30 à 50% des femmes enceintes ne sont pas immunisées contre la toxoplasmose avant leur grossesse.

Chaque année, 2 500 bébés naissent avec une toxoplasmose.

La femme en est atteinte aux contacts des chats, en consommant des viandes qui ont été contaminées par ce même animal, ou en mangeant des légumes.

Le contrôle immunitaire de la toxoplasmose est aujourd’hui obligatoire au moment où la grossesse est confirmée.

Si le résultat est négatif (c’est-à-dire que la personne n’a jamais contracté ce virus auparavant), la femme enceinte devra réalisée :

  • un contrôle sérologique mensuel
  • bien cuire ses viandes
  • nettoyer ses légumes
  • éviter la compagnie des chats.

Si malgré ces précautions, la future maman était atteinte par le parasite, et qu’elle n’ait pas développée d’anticorps (première fois qu’elle est affectée), les risques sont plus ou moins élevés selon la période de la grossesse.

Entre la 10ème et la 24ème semaine, le risque de transmission est maximal. Il est possible de traiter le parasite, mais les menaces sur le développement du fœtus sont importantes.

Outre la possibilité que l’enfant naisse avec des malformations, il est parfois conseillé de pratiquer une interruption volontaire de grossesse.

Le streptocoque B
Il s’agit de la première cause de mortalité par infection bactérienne chez les nouveau-nés.

Le dépistage lors du bilan de santé et des injections de pénicilline sont les meilleurs traitements préventifs ou de soins respectivement.

La listériose
La listériose s’attrape par l’alimentation.

Les effets de la listéria sur la future maman sont des excès de fièvre et plus rarement des infections urinaires, pulmonaires, etc.

Pour le fœtus les conséquences sont l’avortement naturel ou l’accouchement prématuré.

À la naissance, il peut développer des maladies respiratoires, une méningite, mais la plupart en sortent indemnes.

Les Rickettsia
Il s’agit d’un genre de bactérie qui s’attrape par une piqûre de moustique.

Les symptômes pour la femme enceinte sont des montées de fièvres qui sont trompeuses, car bénignes, alors que la bactérie pénètre facilement dans le placenta.

Les conséquences sont souvent fatales, surtout lors du deuxième trimestre.

Maladies Sexuellement Transmissibles

La syphilis
Cette maladie provoque fréquemment la mort in-utero du fœtus. Les traitements sont relativement efficaces, surtout si la femme a déjà été traitée avec succès avant sa grossesse. Si la maladie est contractée lors du premier ou du deuxième trimestre, et qu’elle est détectée à temps, un traitement adapté permet de contenir ses effets sur le fœtus. Si la future maman est de nouveau infectée lors du troisième trimestre, elle doit recommencer le traitement.

La gonococcie (ou blennorragie, gonorrhée)
Cette MST a tendance à disparaître. On la retrouve surtout chez les jeunes gens de 18 à 24 ans. Le risque de cécité lors de l’accouchement pour le nouveau-né, est aujourd’hui jugulé par l’instillation d’un antibiotique dans les yeux de l’enfant.

Les infections urinaires

L’E. Coli (ou Escherichia Coli, ou Colibacille)
Cette bactérie intestinale entraine des gastro-entérites, des infections urinaires, des septicémies. C’est un coliforme fécal que l’on retrouve dans les selles des nouveau-nés.

Le Proteus Mirabilis ou le Klebsiella pneumoniae
Détectés avant l’accouchement, ils peuvent être traités et dès l’accouchement le nouveau-né subira des soins qui généralement le mettront hors de danger.

Fort heureusement, ces types d’agents infectieux sont rares.

La femme qui prépare sa grossesse avant d’avoir des rapports sexuels, avec l’intention avoir un bébé, élimine la majorité de ces risques, soit en le traitant avant sa grossesse, soit en étant à jour sur ses vaccinations.

Les traitements lorsque l’embryon ou le fœtus est en place dans l’utérus sont plus complexes et plus risqués.
Il est rare que l’infection de la mère passe dans le placenta, mais si cela se produit l’
accouchement prématuré, les malformations, ou les avortements naturels sont des risques fréquents.

La prévention, l’hygiène de vie, une attention permanente, durant ces 9 mois permettent que la plupart des femmes enceintes ne vivent aucune de ces maladies.