De plus en plus de pédiatres nous alertent sur une forme de maltraitance infantile volontaire aux conséquences fatales : le syndrome du bébé secoué.

Il est difficile de donner des chiffres indiscutables sur ce sujet, puisque la victime n’est pas capable de les rapporter.

Devant les doutes qui les assaillent les médecins doivent décider de rendre le bébé aux parents une fois qu’ils l’ont soigné, ou d’alerter les services publics. Malheureusement, dès la première maltraitance de ce type il est souvent trop tard. Le syndrome du bébé secoué ou syndrome d’impact des secousses est habituellement fatal.

Les causes et les conséquences du syndrome du bébé secoué

Voici une vidéo expliquant le syndrome du bébé secoué. Que faire quand, nous parents, sommes exaspérés par les pleurs de notre bébé ?

Les causes les plus communément citées sont celles qui découlent d’une exaspération aux pleurs ou aux cris du bébé. L’adulte s’irrite et perd son contrôle. Il prend le bébé qui pleure entre ses mains et le secoue violemment pour le faire taire : celui-ci peut s’évanouir ou être pris de convulsions.

Le bébé est un être en formation, ses os et ses muscles ne sont pas prêts à supporter ces mouvements violents.

La colonne vertébrale, les vertèbres cervicales, les côtes et les bras sont généralement blessés, fracturés, ou cassés.

Mais la conséquence la plus fréquente est celle qui affecte le cerveau du bébé. La tête du nourrisson est plus lourde que son corps, les muscles qui la soutiennent sont encore trop faibles pour la supporter. À l’intérieur de la boite crânienne qui se forme, le cerveau dispose d’une place importante prévue pour son futur développement, il « flotte » dans cet espace. Autour de lui, on trouve des veines vitales.

Lorsque le bébé qui pleure est secoué, le cerveau s’écrase contre la boite crânienne, sectionnant ces veines, et entrainant des hémorragies qui sont fatales.

Quelques chiffres sur le syndrome du bébé secoué

Selon une étude menée par le Pr. Dominique Régnier du Servce de neurochirurgie de l’hôpital Necker de Paris, les enfants de moins de six mois sont les plus vulnérables.

  • Les garçons représentent 60% des victimes de ce type de maltraitance infantile volontaire.
  • 10% décéderont dans les jours qui suivent
  • 25% souffriront d’hémiplégie, de retard mental, de cécité
  • La moitié seront affectés des mêmes maux mais avec une gravité moindre
  • Seul 1 bébé sur 4 s’en sort indemne
  • D’autres spécialistes évoquent le chiffre de 92% de bébés qui seront affectés par des troubles lourds du développement, durant les 6 années suivantes.
  • Les hôpitaux de Lille déclaraient récemment recevoir un bébé par mois victime de cette maltraitance infantile volontaire.
  • En région Parisienne, on évoquait 70 bébés par an.

En 2010, l’Association Américaine de Pédiatrie a divulgué des chiffres plus inquiétants sur les comportements de maltraitance infantile volontaire. Selon elle, les dommages neurologiques sont irréversibles dans 80% des cas, et elle entraine la mort du nourrisson dans 30 % des cas.

Une étude canadienne révèle que :

  • les ¾ des agresseurs sont des hommes
  • les pères sont responsables dans 30 à 50% des cas
  • 20% sont le fait d’amis de la mère
  • la nourrice est mise en cause dans 10 à 20% des cas
  • la plupart des responsables ont moins de 25 ans.