Plus vous avancez dans votre grossesse, plus vous découvrez que les modes d’accouchement sont variés.

Ils peuvent relever des choix personnels de la future maman ou être imposés par le corps médical. Vous avez des doutes sur ce moment et cela est bien normal.

Tentons de faire un tour d’horizon des techniques et des environnements qui participent au déroulement de l’accouchement.

L’accouchement par voie basse reste le plus fréquent.

Si rien n’empêche le bébé de s’extraire de l’utérus, l’accouchement se réalisera par voie basse. C’est le cas le plus fréquent.

Il se déroulera dans une maternité, située dans un hôpital ou dans une clinique.

L’équipe médicale est composée :

  • d’une sage-femme qui a été formée aux gestes les plus courants, en incluant l’épisiotomie,
  • d’un obstétricien, qui est un médecin chirurgien spécialisé dans le suivi de grossesse. Il est le seul habilité à réaliser des interventions complexes,
  • d’un anesthésiste-réanimateur, si la femme subit une péridurale ou toute autre type d’anesthésie.

Certaines futures mamans optent pour des méthodes d’accouchement moins médicalisées. Toutes les maternités ne les proposent pas, bien que le corps médical reconnaisse leurs bienfaits pour gérer la douleur.

  • L’accouchement dans l’eau est une pratique peu répandue en France. La future maman est placée dans un bain d’eau, dont la température est de 37°. Cet environnement doux et chaleureux permet à la femme de se relaxer, ses mouvements deviennent plus légers, elle contrôle plus facilement ses contractions, facilitant la dilatation de l’utérus. Au moment de la naissance, le bébé peut être expulsé dans l’eau avant d’en être extrait rapidement, où il peut naître en dehors du bain. La péridurale ne peut pas être pratiquée lors d’un accouchement en milieu aquatique.
  • L’acupuncture est issue de la médecine traditionnelle chinoise. Seul un médecin est autorisé à la pratiquer lors d’un accouchement. Il posera des aiguilles indolores et neuves à différents endroits du corps pour rééquilibrer le Yin et le Yan. Cette harmonie de l’esprit et du corps soulage la douleur des contractions, elle les régule et elle facilite la dilatation de l’utérus.
  • Accoucher à domicile, est une décision controversée. Cela ne peut être envisagé que si la grossesse ne présente aucun risque. Mettre au monde son enfant chez soi permet de limiter la médicalisation inhérente aux maternités, elle se réalise dans un cadre chaleureux, sous le contrôle d’une sage-femme. Il n’y aura pas de péridurale, pas de monitoring non plus, et la sage-femme n’est pas autorisée à pratiquer d’intervention chirurgicale. Ce mode d’accouchement très populaire aux Pays-Bas est de moins en moins pratiqué.

La césarienne, une technique (trop ?) bien maîtrisée.

Une césarienne est indispensable si le médecin constate qu’un accouchement naturel présente un risque pour la sécurité de la future maman ou du bébé.

Cette opération chirurgicale consiste à extraire le nouveau-né par une incision réalisée au niveau de l’abdomen et de l’utérus.

Elle était déjà pratiquée bien avant notre millénaire, et son nom dérive du latin caesar que l’on peut traduire par « enfant né par incision ». Elle explique le surnom de Jules César dont l’un des oncles était né de cette manière. Jusqu’au XXème siècle, la césarienne enregistrait un taux de mortalité de la femme d’environ 90%. L’apparition de l’anesthésie en 1880, puis des antibiotiques dans les années 1950 ont révolutionné la science en générale et la chirurgie en particulier.

Aujourd’hui, la technique est parfaitement maîtrisée. L’opération dure entre 15 mn et 1h30, alors que la future maman placée sous péridurale peut suivre son accouchement.

De nos jours, 1 femme sur 5 accouche de cette façon en France. Ce taux semble excessif, et il peut laisser penser que la césarienne devient peu à peu le mode d’accouchement volontairement souhaité par les jeunes mamans.

Les instruments de manipulation

Dans le cas où une grossesse ou un accouchement présente des complications, il est possible que l’obstétricien procède à un accouchement par césarienne ou qu’il utilise des instruments.

Les forceps permettent d’extraire un fœtus en le saisissant par la tête grâce aux manipulations expertes du médecin.

Les spatules et la ventouse obstétricale complètent ces outils qui font partie des instruments de manipulation.

Toutefois, certaines affaires judiciaires tendent à démontrer que la Justice préfère la césarienne à un accouchement aux forceps. Pour se prémunir, les obstétriciens utilisent de moins en moins les modes d’accouchement avec des instruments, et favorisent de plus en plus la césarienne, si le déroulement de l’accouchement naturel présente des risques.

La pratique de l’épisiotomie est discutée

L’épisiotomie est un acte chirurgical qui consiste à ouvrir le périnée pour faciliter le passage du nouveau-né.

Il est réalisé lors de la phase correspondant à l’expulsion. Dès le XVIIIème siècle, on procéda aux premières épisiotomies, et aujourd’hui 50% des accouchements naturels se réalisent ainsi (68% pour un premier accouchement, et 31% pour les suivants).

L’objectif est de limiter les risques de déchirure du périnée lors de l’accouchement. Un vaste débat a lieu depuis plusieurs années entre pro et opposants de cette pratique ; certains médecins rappellent que toutes les recherches menées sur l’épisiotomie indiquent qu’aucun bénéfice n’est constaté.

Au contraire, elle augmenterait les risques de santé. Ils s’opposent aux obstétriciens qui la recommandent lors d’une extraction instrumentale (utilisation des forceps et des ventouses), lors de manœuvres complexes (jumeaux, gros bébé, position non classique du fœtus,…), ou pour réduire le temps d’expulsion lorsque l’état du fœtus n’est pas rassurant.

L’épisiotomie médiane, est une incision de 4 cm en direction de l’anus. Elle est pratiquée dans les pays anglo-saxon, et entraine une rupture du sphincter anal dans 20% des cas. En France, les médecins pratiquent l’épisiotomie médio-latéral de 6 cm environ en s’éloignant de l’anus. Dans tous les cas elle ne doit pas être systématique.

Déclencher l’accouchement

Déclencher son accouchementDans certains cas, le médecin peut prendre la décision de déclencher l’accouchement. Il peut se baser sur des raisons médicales :

  • lors d’un dépassement du terme (après 41 semaines et 6 jours),
  • s’il y a rupture de la poche des eaux,
  • s’il s’agit de jumeaux,
  • dans le cas d’un diabète mal équilibré,
  • d’une hypertension artérielle,
  • si le fœtus cesse de grandir,
  • ou pour des raisons de convenance car il rationalise le travail de l’équipe médicale, en s’assurant de la présence de tout le personnel au même moment.

Il rationnalise l’agenda des naissances, en évitant les journées trop calmes suivies de journées surchargées. En milieu rural, où les politiques de réaménagement sanitaire du territoire ont réduit le nombre de centre de santé, une femme enceinte est souvent éloignée de sa maternité ; en programmant la date de l’accouchement, l’obstétricien réduit les risques de santé et tranquillise la maman qui sait quand partir à la maternité. N’oublions pas que si une grossesse se passait mal et que la Justice était saisie, l’organisation du travail de l’obstétricien serait passée au crible. Si les accouchements ne sont pas organisés, il peut être sanctionné.

Les césariennes et les déclenchements sont des modes d’accouchement qui s’imposent chaque jour un peu plus à l’obstétricien.