Lors de votre grossesse, évitez l’automédication.

En temps normal, lorsque vous souffrez de douleurs ou que vous avez contractée une maladie, vous administrez vous-même ces médicaments qui ont prouvé leur efficacité.

Mais un médicament est composé de différents produits pharmaceutiques que vous ne connaissez pas, et votre grossesse est un état qui vous oblige à toutes les précautions.

D’ailleurs la plupart précisent sur leur notice d’utilisation (que nous ne lisons jamais), qu’ils ne peuvent pas être administrés à la femme enceinte, sauf avis médical.

Reportez-vous aux indications qui figurent sur la notice d’utilisation et apprenez à les traduire dans le langage commun.

  • « Contre-indiqué formellement », celui-ci est assez clair. N’y touchez pas, les tests préalables à leur commercialisation, ont mis en évidence qu’ils ont des effets sur vous et votre bébé. Interdiction d’y toucher !
  • « Contre-indiqué », les effets néfastes n’ont pas été démontrés, mais il est conseillé de les laisser de côté. Interdiction d’y toucher !
  • « Déconseillé chez la femme enceinte », tiens on parle de vous. Les laboratoires pharmaceutiques ne savent pas trop. Les tests sur les animaux n’ont eu aucune conséquence négative, mais sur la femme ils ne se prononcent pas. Interdiction d’y toucher !

Les médicaments que vous prenez circulent dans votre sang. Votre sang traverse le placenta du bébé et il le reçoit donc dans les mêmes quantités que vous.

En début de grossesse, les organes de l’embryon commencent leur formation.
Vous penserez : « Oui mais alors on ne peut même pas prendre une aspirine, un sirop pour la toux, un somnifère,…? ». Non, non, et non !

Rappelons ceci : 4 à 5% des malformations du nouveau-né, sont dues à l’absorption de médicaments ou de produits toxiques.

Dans presque tous les cas, le produit ingurgité par la maman précisé qu’il ne convenait pas à son état. Dit autrement, la grossesse ne présentait de problème, les premiers examens étaient favorables et tout à coup une automédication a eu des effets désastreux.

Quelques risques connus

L’aspirine et tous ses dérivés peuvent produire des saignements.

La prise d’aspirine ou d’Ibuprofène durant deux semaines lors du premier et du deuxième trimestre de gestation augmentent les risques de cryptorchidie chez le garçon (donc de son infertilité future), et de cancer des testicules. Son administration lors du dernier trimestre de grossesse peut avoir des effets rénaux, cardio-pulmonaires, néonatale, quand il ne génère pas la mort intra-utérine.

Les sirops contre la toux contiennent de l’iode qui peut affecter le développement de la tyroïde du fœtus.

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens ne sont plus prescrits après la 26ème semaine.

La science n’est d’ailleurs pas innocente de certaines malformations. La thalidomide fut administrée aux femmes enceintes comme sédatif et anti-nauséeux dans les années 1950 et 1960, avant que l’on ne découvre qu’il provoquait de graves malformations congénitales et qu’il soit retiré de la vente.

Quelques années plus tard, le Distilbène fut administré aux femmes enceintes pour limiter les risques de saignements et de fausses couches. En 1977, sa commercialisation fut suspendue suite aux malformations génitales des nouveaux nés. Ces médicaments ont été classés « tératogènes » (« création de monstre », traduction littérale du grec), pour désigner la production de malformation.

Profitons-en pour vous rappeler que le tabac et l’alcool sont classés « tératogènes » pour la femme enceinte.

Le Centre régional de pharmacovigilance de Toulouse a mené une enquête auprès de 166 femmes. Il en résultait qu’une femme sur sept avait pris un médicament sans prescription médical lors des dix derniers jours (antalgiques, antiacides, laxatifs, antibiotiques, antimycosiques ou antispasmodiques). La moitié d’entre elles ne connaissait pas les risques encourus lors de la grossesse. Après la lecture de cet article, vous faites partie de l’autre moitié : celles qui savent qu’il est indispensable de bannir l’automédication.