Lors d’un premier accouchement, il n’est pas rare de voir le périnée se déchirer. Au cours du 18e siècle, les praticiens ont commencé à pratiquer l’épisiotomie, une incision dans le périnée, dans le but de faciliter le passage du bébé.

Pourquoi pratique t-on une épisiotomie ?

L’incision se fait généralement sur 2 à 3cm et reste à l’appréciation de l’obstétricien ou la sage-femme qui la pratique.
Plusieurs cas de figure peuvent inspirer l’accoucheur à utiliser cette méthode :

  • un état fœtal inquiétant,
  • un bébé en siège,
  • un bébé trop gros,
  • un vagin trop étroit.

Le but est de prévenir de blessures graves du périnée et des conséquences qui s’en suivent.

En effet, il était convenu auparavant que les déchirures naturelles du périnée pouvaient être graves et à l’origine de problèmes d’incontinence urinaire ou fécale ou de descente d’organes. Ce point de vue était largement accepté et les épisiotomies ont été pratiqué longtemps et assez librement.

L’épisiotomie : toujours au goût du jour ?

Aujourd’hui, des recherches remettent en cause cette croyance. En effet, il apparaît que l’épisiotomie ne prévient pas de tous ces risques. L’effet serait même contraire à celui recherché.

Les recommandations actuelles cherchent à limiter le recours systématique à l’épisiotomie (en 2005, on demandait à tendre vers un maximum de 30%) mais dans les faits, elle concerne encore 60% des accouchements. Chez les primipares (femme ayant déjà accouché d’un enfant), le taux d’épisiotomie est passé de 71%, en 1998, à 45% en 2010.

Épisiotomie : à quoi s’attendre ?

Episiotomie

Il existe deux types d’épisiotomie :

  • la médiane, qui se fait entre le vagin et l’anus,
  • la médiolatérale, qui se fait sur le côté pour éviter une déchirure en direction de l’anus.

Après la délivrance, on recoud avec des fils résorbables, sous anesthésie locale. Il faut respecter des règles d’hygiène strictes pour prévenir tout risque d’infection et faire vérifier l’évolution de la cicatrisation par la sage-femme ou le médecin qui vous suit.

Les premiers jours peuvent être douloureux. A la maternité, on vous prescrira ce qu’il faut pour vous soulager mais il ne faut pas hésiter à faire part d’une douleur trop importante. Vous aurez peut-être une ordonnance d’ibuprofène. L’arnica en granules peut vous soulager d’un œdème et des applications froides, à glisser dans vos sous-vêtements permettent de dégonfler et soulager également.

En principe, il faudra maximum un mois pour que la région de la cicatrice devienne insensible. En attendant, il vaut mieux éviter les rapports sexuels et laisser la guérison suivre son cours.

Si vous ne souhaitez pas avoir d’épisiotomie, vous êtes en droit de le préciser. Vous pouvez déjà vous renseigner sur le taux d’épisiotomie pratiquées dans les maternités autour de chez vous.