Son corps est destiné à matérialiser ce que Luc Besson avait résumé dans son film « le cinquième élément » : l’eau, la terre, le feu, l’air et surtout l’amour qui est le composant indispensable pour que les 4 premiers aient un sens.

Mais l’eau, la terre, le feu et l’air n’ont pas la même saveur selon notre environnement social, notre héritage familial, les valeurs morales, l’éducation à transmettre, ou notre constitution anatomique.

Alors, est-ce que l’amour est vraiment cet épice universel qui permet de confirmer que partout dans le monde lorsqu’un enfant né, il a été désiré, il sera aimé et il sera protégé ?

Contexte planétaire

Selon les estimations de l’ONU, nous avons franchi le cap des 7 milliards d’êtres humains sur Terre le 31 octobre 2011.

La courbe de natalité s’est affolée à partir de 1945, lorsque la population n’atteignait pas encore les 2.5 milliards d’humains. Cette incroyable croissance, unique en son genre depuis que l’homme est apparu sur la planète bleue, correspond aussi à la naissance de l’ONU et de sa Charte Fondatrice (signée par l’ensemble des Etats du monde), qui pose les bases d’un monde où l’homme vivra en paix.

Les piliers de cet objectif reposent sur le respect de l’homme, de son environnement, grâce à une justice universelle, un système éducatif et un système médical appelés à être améliorés et diffusés à tous. Les croyances de chacun doivent être tolérées, l’égalité des sexes doit être renforcée.

Or, les conflits se sont multipliés dans des régions bien marquées, et l’avenir de notre environnement naturel semble totalement incertain.

Les perspectives même de la croissance de la population sont une inconnue pour l’ONU qui donne 3 options possibles pour les 100 prochaines années : une croissance continue qui atteindra 14 milliards d’humains, une courbe qui s’infléchit après un pic à 9 milliards, ou une chute assez rapide qui atterrirait aux environs de 5 milliards d’habitants.

Perspectives de la croissance de la population
Les différences culturelles et économiques des sociétés qui composent le grand village du monde, ont une approche différente des motivations pour devenir parents, sur les soins qui entourent la future maman, sur ceux qui seront prodigués à sa progéniture, mais aussi sur la culture que recevra un enfant selon l’endroit où il né.

Consécration sociale

Depuis la nuit des temps, l’homme a compris que son corps était avant tout une coquille qui se préparait à transmettre la vie.

Le cycle naturel, les appareils génitaux de l’homme et de la femme, doivent se réunir à un moment précis pour créer un fœtus ; le corps de la femme fabrique en quelques mois un enfant. Quelques temps après ou avant un grand parent disparaît.

La naissance d’un enfant est une nécessité absolue dans certains pays du globe, où la femme doit enfanter et être féconde, au risque dans le cas contraire d’être répudiée.

En Chine, la politique de l’enfant unique a longtemps prévalue interdisant la naissance du second enfant ; on appelle cette génération « les enfants rois », car un amour démesuré entoure le bébé qui représente l’unique espoir du couple.

En Occident, où règnent une paix relative, et un confort matériel qui allie la sécurité alimentaire, les avancées médicales et un système scolaire obligatoire, avoir un enfant est devenu un souhait plus qu’une obligation.

Les femmes enceintes sont traitées avec un respect légitime : presque partout dans le monde les hommes cèdent leur place dans les transports en commun, les entreprises ont l’obligation d’aménager des conditions de travail annulant tous les risques professionnels sur la grossesse, de leur donner un repos correspondant à la période naturelle de l’allaitement, les supermarchés doivent disposer de caisses spécialement prévues pour elles, et leurs entourages prennent soin d’elles durant toute cette période.

La jeune fille qui donne la vie est assistée, favorisée, félicitée, et consacrée en entrant dans le club des « mamans ».

Les nouveaux grands-parents sont heureux et semblent soulagés comme si cette naissance confirmait qu’ils avaient donné la vie à une fille qui peut aussi la transmettre.

Dans certaines entreprises, la femme qui est maman sera préférée à la jeune fille (qui n’a pas encore donné naissance), ou à la vieille fille (qui n’a toujours pas donné naissance).

L’homme est reconnu comme fertile, on l’interroge sur sa situation professionnelle et sur ses capacités financières.

Plus tard, ils pourront retrouver le monde de l’éducation en assistant aux réunions scolaires et émettre un avis sur le système de l’enseignement du pays, ils seront les bienvenus dans les parcs d’attractions où les enfants profiteront de tarifs réduits, ainsi que dans les transports, les musées, les cinémas et dans les restaurants à la faveur d’un « kid menu ».

L’environnement social actuel est définitivement favorable à la procréation : il le félicite, le préserve, et facilite sa permanence.

Motivations

Dans nos sociétés où l’héritage parental est de plus en plus diffus, la question de devenir parents semble reposer essentiellement sur un véritable choix personnel.

Durant des siècles le savoir-faire professionnel se transmettait de père en fils, aujourd’hui il est rarissime qu’un enfant fasse le même métier que son père. Les valeurs religieuses se perdent à chaque nouvelle génération, la communication a évolué passant du repas familial à l’échange de courrier internet.

Chaque nouvelle génération s’éloigne des dogmes et des obligations. Aujourd’hui le statut de couple pacsé a le vent en poupe ; pour un couple homosexuel c’est une première étape essentielle. Toutefois, elle ne leur donne pas le droit d’adopter un enfant en France, au contraire des parents solo qui peuvent entreprendre cette démarche auprès de leur Conseil Général.

Le désir d’enfant chez la femme est basé sur des raisons psychologiques qui remontent à sa petite enfance, à l’amour qu’elle éprouve pour son compagnon, à son envie de fonder une famille, et en partie à être reconnue dans la société où elle vit. Mais elle repose aussi sur la compréhension qu’elle a que son corps est prévu pour donner la vie.

Le désir d’enfant chez l’homme est dépendant de son héritage familial et de sa perception de la relation qu’il a entretenue avec son propre père. Elle correspond aussi à un remerciement à sa mère selon la psychologie freudienne. Elle est fortement dessinée par sa propre évaluation de sa capacité à assurer le bien-être matériel de sa famille. Elle se nourrit de l’amour qu’il ressent pour sa compagne.

Selon le docteur Marcel Rufo, le jeune homme ne perçoit l’acte sexuel que comme une source de plaisir jusqu’au-delà de son adolescence.

Ces raisons ont beaucoup évolué, les bouleversements sociaux ont permis aux femmes d’intégrer le monde professionnel.

Il s’en est suivit une redistribution des responsabilités plus égalitaire :

Les femmes occupent des postes à responsabilité, et elles participent au développement économique du couple.

Les hommes découvrent les facettes du rôle de père et participent aux tâches ménagères ; ils forment leurs relations avec leurs enfants.

Étonnement, des études récentes établissent que 10 % des personnes vivantes dans les pays développés, ne souhaitent pas être parents; ce taux est exceptionnellement haut par rapport au reste du monde. Tout semble indiquer qu’il a tendance à augmenter.

Réalité anatomique

Il ne suffit pas d’un environnement favorable, d’une envie harmonieuse du couple et d’arrêter la contraception pour avoir un bébé.

L’appareil reproducteur du genre humain est encore une énigme pour l’homme. Si l’on sait que le corps doit atteindre un degré de maturation pour atteindre la fertilité et la fécondation, si l’on comprend les mécanismes qui permettent l’ovulation, la création des spermatozoïdes, la grossesse et l’accouchement, les anomalies qui perturbent ces cycles menstruels restent assez confuses.

Selon les études des spécialistes de la santé, les femmes sont au mieux de leur fécondité entre 20 et 30 ans.

Pourtant à ce moment-là, chaque cycle menstruel n’a qu’1 chance sur 4 d’être couronné de succès. Plus l’âge avance et plus ce taux se réduit.

On estime que 15 % des couples consulteront un spécialiste pour évoquer leur problème de procréation. Mieux vaut parler d’infertilité plutôt que de stérilité. Il n’en reste pas moins que ces cas sont angoissants pour le couple qui y sont confrontés.

L’infertilité féminine ou l’infertilité masculine sont de véritables défis pour l’amour du couple et pour sa future construction.

Les cas des enfants Distilbène peuvent même mettre en avant l’héritage parental. L’envie d’être parents à tout prix peut-être une source de victoire face à l’adversité, ou celle d’un traumatisme profond.

Le désir d’enfant semble relever d’une évidence biologique qui nous est rappelé et favorisé par notre environnement social et culturel. Il donne un sens à notre existence, nous permettant de transmettre la vie (l’avoir reçue et la donner), de matérialiser l’amour du couple, et la volonté de participer (à notre petit niveau) à la transmission des valeurs universelles de paix et de respect de l’homme.

Pour le vivre pleinement, il faut s’interroger sur toutes les raisons qui alimentent ce désir d’enfant.

Ne pas charger l’enfant d’un trop plein d’amour mais aussi de ne pas blesser ses attentes.

Devenir parents est définitivement un immense projet de vie.