Vous avez décidé de devenir parents, cette fois c’est sûr votre désir d’enfant s’impose dans votre couple ! Il faut alors arrêter la contraception ; tout un tas de discussions vous reviennent à l’esprit vous alertant sur ce moment particulier.

Qu’il faut attendre quelques temps avant que le cycle de l’ovulation ne se réalise à nouveau, que prendre la pilule contraceptive trop longtemps peut réduire les chances de tomber enceinte, qu’il ne vaut mieux pas tomber enceinte rapidement car la gestation se compliquerait et affecterait la santé du bébé,… (lire l’article intitulé « Les idées préconçues sur la fécondation« )

Bien, il est temps d’oublier tout ce que vous avez entendu jusqu’à maintenant et de consulter les résultats des études publiées par les professionnels de la santé.

Les études les plus fiables

L’étude la plus importante portant sur les éventuelles conséquences qu’aura sur la fécondation le fait d’arrêter la contraception, fut l’EURAS OC (¹), dirigée par le ZEG de Berlin, un centre de recherche médical réputé.

Durant quatre ans, 60 000 femmes prenant des contraceptifs oraux et résidentes dans 7 pays différents (Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, France, Grande-Bretagne, Hollande), furent soumises à des contrôles réguliers pour évaluer les risques de la pilule sur leur santé.

Concernant « contraception et fécondation’’, les résultats furent les suivants :

  • 21 % des femmes tombèrent enceintes dès le premier mois. Ce qui correspond aux possibilités moyennes constater pour le reste de la population.
  • 79 % des femmes tombèrent enceintes lors de la première année ; ce taux est identique aux résultats que connaissent les autres femmes. Le résultat est de 90% si on pousse l’étude sur les deux premières années.
  • Les femmes qui avaient pris la pilule durant moins de deux ans et celles qui l’avaient prises plus de deux ans présentèrent les mêmes taux (79% et 81% respectivement).

Une deuxième étude menée la Dr Alexandra Farrow en Angleterre sur un panel de 8 500 femmes enceintes, démontrait que les femmes qui ont pris la pilule plus de cinq ans, ont plus de chances d’avoir une grossesse lors des 6 mois qui suivent l’arrêt de la pilule, que celles qui aurait pris ce contraceptif oral moins longtemps.

Ces deux études démontrent aussi que les femmes qui tombent enceintes immédiatement après avoir arrêté la contraception donnent naissance à de beaux bébés, qui ne sont pas plus affectés par des problèmes de santé que ceux du reste de la population.

L’action des différents moyens de contraception

Pour comprendre pourquoi arrêter la contraception n’a pas d’impact sur la fécondation, il est sans doute temps de réviser nos connaissances :

  • PiluleLa pilule contraceptive : c’est le moyen de contraception préféré des françaises, elles l’utilisent dans 58 % des cas (²).
    Elle agit sur l’hypophyse, elle met les ovaires au repos, elle transforme l’endomètre pour qu’il ne puisse plus accueillir l’œuf, et elle empêche les spermatozoides de franchir le col de l’utérus.
    Lorsqu’une femme arrête de prendre la pilule, les mécanismes naturels se déclenchent à nouveau. La femme redevient fertile ; d’ailleurs qui ne connait pas une amie qui soit tombée enceinte parce qu’elle avait « juste oublié » de prendre la pilule ?
  • StériletLe stérilet : employé par 21 %(²) des femmes qui utilisent un moyen de contraception, le stérilet est un petit objet placé dans la cavité utérine qui empêche l’œuf fécondé de s’installer dans l’utérus, il peut aussi avoir une action sur les spermatozoides.
    Si vous avez décidé d’avoir un enfant, il suffit de demander à votre gynécologue de le retirer. Vous permettez aux mécanismes de la fécondation de se poursuivre.

Si on se base sur les études les plus sérieuses, il est clair que l’arrêt de la contraception n’a aucune influence sur les délais ou la qualité de la grossesse. Les cas d’infertilité féminine n’ont pas de relation avec le fait d’avoir pris plus ou moins longtemps la pilule, ou d’arrêter la contraception.

Sources

(¹) : http://www.euras-drugsurveillance.info/background_oc.htm
(²) : Enquête BBVA-INPES, mars 2007