L’amniocentèse est l’une des rares procédures médicales qui nécessitent de mettre en contact l’enveloppe qui protège l’embryon ou le fœtus avec un corps étranger.

Il est défini comme un moyen invasif d’obtenir une information essentielle sur l’état de santé du fœtus et sur les risques potentiels du développement du futur bébé.

Si sa pratique effraie de nombreuses mamans et que sa réalisation est difficile, elle reste actuellement la manière la plus indiscutable d’obtenir un diagnostic fiable.

À quoi sert une amniocentèse ?

Lorsque les tests sanguins ou les échographies du premier trimestre d’une femme enceinte révèlent des indices de perturbation des taux d’hormones et de protéines, l’obstétricien peut proposer une amniocentèse. Cet examen permet aux spécialistes de la santé de détecter et de prévenir des anomalies chromosomiques (trisomie 21, 13, 18…).

Il est proposé à toutes les femmes enceintes dont le calcul du risque intégré est alarmant (âge de la femme + clarté nucale + longueur craniocaudale + valeur des prélèvements sanguins) et à toutes celles qui ont plus de 38 ans. Cet examen ne peut être pratiqué qu’après consentement de la future maman.

Précisons que 80% des enfants trisomiques naissent de mère de moins de 35 ans. L’examen coûte au minimum 450 euros et il n’est pris en charge par l’assurance maladie que pour les femmes de plus de 38 ans ou si le calcul du risque est supérieur à 1/250.

Comment se passe l’amniocentèse ?

L’amniocentèse n’est pas douloureuse et elle se réalise sans anesthésie dans la salle stérile d’un hôpital.

Après que le médecin ait localisé le placenta et l’embryon, il introduit une longue aiguille très fine au travers de l’abdomen de la mère pour atteindre l’enveloppe de l’embryon. Il ponctionne 20 ml de liquide amniotique. Cette quantité n’est disponible qu’à partir de la 14ème semaine d’aménorrhée et jusqu’à la fin de la grossesse.

Durant toute la procédure, le médecin utilise un contrôle échographique pour assurer ses mouvements en se guidant avec des ultrasons. Une fois que le prélèvement ait été réalisé, il est conseillé à la future maman de garder le repos durant 1 ou 2 journées. Chez les femmes rhésus négatif, la ponction doit être suivie d’une injection d’immunoglobulines. Quant à l’échantillon, il sera transmis à un laboratoire spécialisé qui communiquera ses résultats lorsque la culture cellulaire produira l’effet attendu. Il faut compter 3 semaines environ.

Y a-t-il des risques lors d’une amniocentèse ?

Une femme sur 10 se soumet à une amniocentèse. Cet examen reste le plus probant pour détecter des anomalies de l’embryon et du fœtus. Même si les médecins maîtrisent parfaitement cette procédure très minutieuse, les risques restent incontestables.

Le geste chirurgical peut générer :

  • une blessure au fœtus,
  • une fuite du liquide amniotique,
  • une infection dans l’enveloppe,
  • et dans de très rares cas (1%), la perte du bébé.

En raison de l’augmentation des risques de propagation, cet examen fait l’objet d’une décision plus ardue pour les femmes porteuses du virus du Sida ou de l’hépatite B.

Bien qu’une amniocentèse établisse le diagnostic le plus sûr, le nombre de fausses couches préoccupe la Haute Autorité de Santé qui étudie des méthodes moins risquées. D’ailleurs, après une amniocentèse, une grossesse normale est systématiquement classée comme une grossesse à risque.