De plus en plus de femmes accouchent avant terme. Quand l’événement se produit avant une période précise, on la qualifie d’accouchement prématuré.

Les conséquences sont sérieuses mais la médecine a fait d’énormes progrès.

L’obstétricien cherchera à préserver la santé de deux personnes dans une même opération : la femme enceinte et le bébé. Il tentera de mener la grossesse jusqu’à son terme ou tout du moins jusqu’au delà d’une période minimum ; dans le cas contraire, il devra provoquer ou accompagner la naissance du bébé.

Cet événement nécessite une assistance médicale permanente pour le bébé prématuré, et elle demande un soutien sans faille des proches, car durant cette longue période d’incertitude, les jeunes parents vivent une période d’incertitude traumatisante.

Causes

Actuellement 6% des naissances se déclenchent avant terme. La prématurité est un terme qui s’applique à toutes les naissances qui interviennent avant la 37ème semaine d’aménorrhée (SA), ce qui correspond à la 35ème semaine de grossesse.

Selon la date, le qualificatif peut varier :

  • Une prématurité moyenne : pour les bébés qui naissent entre la 33ème SA et la 36 SA + 6 jours.
  • Une grande prématurité, pour ceux qui naissent entre la 28ème SA et la 32ème SA + 6 jours.
  • Une très grande prématurité, pour les naissances avant la 28ème SA.

Accoucher avant terme peut être un fait spontané dans le cas où le travail se déclenche trop tôt ou il peut être décidé par l’équipe médicale au vue des risques encourus par le bébé et la maman.

Plusieurs facteurs médicaux et environnementaux influent sur la prématurité, ils s’unissent régulièrement :

  • L’environnement : une grossesse multiple, des antécédents d’accouchements prématurés, une activité professionnelle ou personnelle trop intense, l’âge de la maman (moins de 18 ans ou plus de 35 ans), un choc, une prise de toxique (tabac, alcool, drogue), une hygiène de vie incompatible, etc.
  • La santé de la maman : une béance du col dès le début de la grossesse, l’hypertension artérielle et ses complications, les hémorragies, les infections (streptocoque B, listériose, diabète,…).
  • La santé du fœtus : retard de croissance, malformation chromosomiques, placenta praevia, décollement placentaire, etc.

Ces éléments peuvent entrainer un accouchement avant terme spontané ou provoqué.

Conséquences

Les menaces d’accouchement prématuré constituent la première cause de mortalité du nouveau-né. La période de risque extrême est celle qui se produit avant la 32ème semaine d’aménorrhée. Après cette date, les spécialistes de la santé réussissent fréquemment à sauver le nourrisson.

Les accouchements peuvent se produire par voie basse, et sous péridurale, dans certains cas une épisiotomie sera réalisée. Selon l’urgence, et face à l’impossibilité de procéder par voies naturelles, l’obstétricien pourra décider de réaliser un accouchement par césarienne.

Dès sa naissance, le nouveau-né sera transféré en couveuse, et placé sous assistance médicale permanente. C’est l’immaturité des systèmes respiratoires et digestifs du fœtus qui sont sources de toutes les inquiétudes : les infections respiratoires du bébé sont particulièrement surveillées. Incapable de se nourrir et ne disposant pas de son système immunitaire, il peut être intubé.

Ses images sont effrayantes pour les jeunes parents. Le personnel médical est là pour expliquer la fonction de chaque machine, détaillant comment chacune d’elle est en train de lui sauver la vie. Les infirmières inviteront les parents à rendre visite à leur bébé, et les tranquilliseront lors de cette pénible épreuve.

Préserver la croissance du bébé

L’hospitalisation du bébé prématuré est traumatisante pour les parents et sans doute pour le bébé. C’est une période où la jeune maman traverse ses propres doutes et qu’elle subit une dépression : le baby blues.

Des études ont démontré que la présence régulière des parents, leurs paroles douces et leurs gestes tendres avaient un effet bienfaisant sur les prématurés. Par la suite, un tiers d’entre eux seront de nouveau hospitalisé pour traiter une infection pulmonaire

Ils devront faire attention à leur environnement ; le froid en hiver, le chauffage intérieur, ou des atmosphères polluées les affecteront plus particulièrement. On évitera de les placer en jardin d’enfants trop tôt. Durant les deux premières années, ils pourront souffrir de petites infirmités motrices ; plus tard ils auront tendance à montrer des signes d’hyperactivité et des problèmes d’attention.
Toutes ces conséquences se traitent avec succès, lorsqu’elles sont suivies avec attention et avec amour.

Comment réduire le risque?

Les contrôles de l’obstétricien durant la grossesse détecteront une anomalie : une béance de l’utérus, une hypertension, une infection, un retard du fœtus… Mais plusieurs études ont démontré qu’une hygiène de vie et comportements judicieux peuvent réduire les risques d’accoucher avant terme.

Le tabac multiplie par deux le risque de prématurité, et par trois le risque de grande prématurité. Des relations sexuelles non protégées durant cette période sont à proscrire, tout comme l’automédication ou une forte activité professionnelle et privée. On recherchera le repos, alternant des activités sportives douces (yoga, natation, marche,…).

Une récente étude américaine a démontré qu’une carence en vitamine C durant le premier trimestre de la grossesse pouvait entrainer l’accouchement prématuré ; dès les premières semaines de gestation, un régime alimentaire riche en poivron, orange ou fraise est recommandé (voilà sans doute expliqué l’une des plus mystérieuse envie des futurs mamans).
De leurs côtés des spécialistes australiens ont prouvé qu’une analyse utérine pouvait aider à détecter les risques d’accoucher avant terme.